Agriculture : Ce que les Congolais doivent apprendre de la Chine
Jo M. Sekimonyo
9/12/20241 min lire
Les Congolais aiment souvent citer la Chine en exemple sans prendre le temps de consulter les données largement accessibles sur internet. Rien qu’en 2023, les exportations agricoles de la Chine ont atteint 98,93 milliards de dollars, tandis que ses importations de produits agricoles s’établissaient à 234,11 milliards de dollars. Ce déséquilibre a généré un déficit commercial de 135,18 milliards de dollars, mettant en lumière une asymétrie persistante dans la balance commerciale agricole du pays.
En 2022, les importations de produits alimentaires destinés aux consommateurs chinois (fruits de mer, de bœuf, de porc, de volaille, de noix, de fruits frais et de produits laitiers etc…) ont grimpé à 109 milliards de dollars. La Chine est le premier acheteur mondial de produits agricoles clés, domine la demande globale, absorbant près de 60 % des flux mondiaux de soja.
Cependant, en contraste frappant, la Chine a enregistré le plus grand excédent commercial au monde en 2022, s'élevant à environ 877,6 milliards de dollars. Cet excédent colossal, tiré des exportations manufacturières et industrielles, amortit aisément le déficit commercial agricole, révélant la capacité du pays à absorber ces déséquilibres grâce à son cadre politico-économique plus large.
Ce paradoxe — répondre aux besoins du marché mondial dans des secteurs névralgiques tout en assurant la subsistance de sa propre population — dévoile le double rôle de la Chine, à la fois productrice et consommatrice, dans l’économie globale. Cette dynamique incarne à merveille les manœuvres stratégiques chinoises, une véritable chorégraphie économique entre domination et autosuffisance.
En quelque sorte, ils cultivent l'esprit en modernisant les compétences individuelles dans les secteurs à forte valeur ajoutée, produire des têtes bien faites, offrant ainsi à leurs citoyens la chance d'accroître leur richesse pour mieux subvenir à leurs besoins, se remplir le ventre. Les Congolais, quant à eux, aspirent à renverser cette logique.
Jo M. Sekimonyo
Écrivain, théoricien, défenseur des droits de l’Homme et économiste politique